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« Adopter une oeuvre »

Le 28 & 29 mai 2018, j'ai eu l'occasion de participer à la formation "adopter une oeuvre" en tant qu'artiste intervenante. Cette expérience fût pour moi très enrichissante et a pu me prouver comment ma pratique peut être vecteur de partage et de pédagogie.

Cette intervention sous forme de workshop fût imaginée par le PREAC, Reseau Canope, au Centre International d'Art & du Paysage de l'île de Vassivière. Durant le temps d'une journée, j'ai eu l'occasion de coordonner un atelier visant à réfléchir sur la notion de l'Art dans le Paysage. Cette formation est destinée aux enseignants de l'Académie de Limoges afin de les inciter à réaliser des workshops en permettant à leurs élèves de rencontrer des artistes durant l'année scolaire.


Il faut savoir que c'est la première fois que je mène un atelier. Et cette première expérience fût très enrichissante. Avec l'orage la journée fût d'autant plus agréable. Travaillant depuis le début de l'année avec la fluorescéine, j'ai voulu alors partager cette expérience. En m'inspirant du skatepark OTRO, forme aqueuse phosphorescente du paysage de Vassivière, j'ai imaginé investir les espaces en creux de l'île par jour de pluie. Ainsi il a été donné la possibilité aux stagiaires d'arpenter l'île à la recherche d'un lieu qui les inspire, un espace à investir avec la fluoresceine. Cette substance, sous forme de poudre, créée une réaction chimique voir magique de par l'instantanéité et la force visuelle qu'elle apporte. Dès qu'elle rentre en contacte avec l'eau, la poudre ocre se transforme en liquide jaune/vert fluo. Et cela tombe bien en ce jour d'atelier, il pleut.

Il faut savoir que cette substance est inoffensive. Malgré sa couleur qui ne paraît pas du tout naturelle, la fluoresceine n'est pas toxique, elle se dilue est disparaît dans le temps. Assez méconnue elle est pourtant utilisée dans de nombreux domaines : tracés des cours d'eau, test d'étanchéité des bassins et des tuyaux en plomberie, outil de pêche mais également de sauvetage, ou encore en angiographie.


En art, l'artiste Nicolas Garcia Uriburu l'a utilisé comme colorant écologique. Sous forme d'action-happening, il déversa cette substance à plusieurs reprises dans les fleuves des grandes villes. Soutenu par Greenpeace, cet artiste avait ainsi l'intention de sensibiliser la population à la question de la propreté des eaux. Il disparu en 2016 et, pour moi, l'usage de cette matière est alors une forme d'hommage.

A travers l'expérimentation de la fluorescéine, j'ai voulu démontrer aux stagiaires de l'atelier l'importance d'avoir une réflexion dans une démarche artistique. Le goût de l’expérience plastique est importante selon moi dans la création, mais celle-ci doit être nuancée par un moment de recul et de prise de consciente de son acte, ses traces. De cette manière, la journée s'est clôturée par un visionnage des réalisations afin que chaque groupe pose des mots sur leurs productions. Ce dernier moment de partage au sec fût une manière de restituer ces tentatives d'infiltrations de l'île de Vassivière.

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