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Croisière de l'Art


Cet été j'ai participé à un programme porté par le FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine en partenariat avec le centre social Vital de Limoges et qui s’inscrit dans le cadre du programme « Vacances apprenantes » mis en place et financé par le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, du Ministère de la Culture et de la DRAC Nouvelle-Aquitaine. A cette occasion j'ai accompagné les jeunes de quartier de la Bastide dans une visite du musée Départemental d'Art Contemporain de Rochechouart. Egalement, nous avons pu nous adonner à des expérimentations plastiques au cours de l'après midi dans les jardins du chateau. Au-delà de la volonté de créer des liens intergénérationnels, ce projet intègre une proximité entre des territoires urbains et des territoires ruraux, qui tous se rassemblent autour de la question de l’art.

Ce projet m'a tout de suite touchée car lorsque je n'étais encore qu'une enfant, une de mes premières expériences artistiques marquantes se déroula dans l'enceinte de ce chateau. En effet, à l'instar des jeunes de la Bastide, j'eu l'occasion de découvrir ce lieu et de participer à un atelier de création via un projet éducatif et social.

Ce lieu renferme une oeuvre de Richard Long auquel je suis particulièrement sensible. Dans une pièce discrète et adjacente au grenier du chateau, nous pouvons découvrir Cuckoo Circles (Cercles du coucou) réalisée spécifiquement pour le Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart, Ici Richard Long réactive la pratique ancestrale et primitive de la fresque. Ces cercles d’une géométrie parfaite occupent tout l’espace face au spectateur. Ils sont réalisés directement avec les mains qui étalent la boue extraite d'une rivière locale. Les effets graphiques produits par les traces de doigts et les éclaboussures se confrontent à la géométrie parfaite des cercles. La réalisation de l’œuvre, ample et gestuelle, donne une aura de projections autour de cette forme solaire. De plus, comme dans une peinture pariétale, la trace des doigts de l’artiste et l’emploi d’une substance colorée aussi élémentaire que la boue fluviale, insistent sur une dimension primitive de l’art. Entre nature et culture, cette oeuvre questionne l'expérience de l'art et son inscription historique.

C'est ainsi que j'eu envie de proposer une activité en écho à cette oeuvre de Richard Long tout en convoquant mes intérêts plastiques. La question du dessin performatif et celle de la terre se sont entremêlés afin de proposer un atelier créatif. Pour ce faire je mis au point un dispositif permettant de maintenir des surfaces transparentes à la verticale. Ici l'usage des parois de plexiglas n'est pas sans rappeler le contexte sanitaire actuel, ceci étant appuyé par quelques outils utilisés pour la réalisations des dessins (gants, sprays...etc) Ainsi les participants ont pu avoir le loisir d'étaler, projeter, gratter, appliquer, effacer... la terre sous toutes ses formes (barbotines, pate, poussière...) L'installation permettait de capter l'évolution du dessins en photos et vidéos, et ainsi de jouer sur le déplacement du corps mais également sur celui du paysage.

Ce procédé de dessin n'est pas sans rappeler le travail de Miguel Marcelo que j'ai pu avoir l'occasion d'apprécier lors d'une exposition au centre Pompidou à propos de l'art préhistorique. Aussi, cet atelier transmédias fût le second de ce type. En effet, j'eu l'occasion d'expérimenter ce concept l'année passée lors du marché de créateurs OASIS #3 où le dispositif était légèrement différent : le plexiglas étant disposé à l'horizontale comme une table sur des tréteaux, une caméra était orientée dessous et reliée directement à un téléviseur afin de retranscrire en direct les graphismes réalisés.


bonus : une petite interview de l'équipe du FRAC lors de mon exposition "le mouvant immuable"





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